Après l’engouement écologique suscité ces dernières années, le sommet de Copenhague s’est achevé en décembre sur un résultat plutôt discutable. Ceci étant, il a permis de faire le constat que les réflexions écologiques se structurent autour de mouvements organisés, et que la thématique des emplois verts, bien que n’apparaissant qu’en filigrane lors des débats, prend de plus en plus d’importance.

Les mesures adoptées pour faciliter la transition à une économie verte varient bien entendu d’un pays à l’autre. Les gouvernements qui voient dans une nouvelle politique énergétique les avantages stratégiques de demain, mais aussi les entreprises et les investisseurs privés qui flairent de juteux marchés, s’intéressent déjà aux secteurs d’activités qui seront les plus concernés par les changements : fourniture d’énergie (particulièrement les énergies renouvelables éolien, solaire,…), recyclage, traitement et valorisation des déchets, bâtiment (efficacité énergétique), transports, et agriculture.

C’est dans ces secteurs que l’on devrait observer le plus d’impact sur le marché de l’emploi : créations, destructions et transformation. D’ici 2020, les observateurs s’attendent à 600.000 nouveaux emplois en France, à 500.000 en Angleterre et à 30 millions au niveau international d’ici 2030. Le panel des emplois créés est large : commerciaux en panneaux photovoltaïques, ingénieurs efficacité énergétique des bâtiments, techniciens, consultants en développement durable, juristes en environnement, chercheurs pour les départements R&D, etc…

Certaines professions devront adapter leurs méthodes de travail, acquérir de nouvelles connaissances, tandis que d’autres disparaîtront. Les entreprises auront toujours besoin de compétences classiques (gestion de projet, analyse des risques) mais auront aussi des besoins plus spécifiques : connaissances des matériaux durables, installation des nouvelles technologies, mesure de l’empreinte carbone et de l’impact écologique des activités,…

On assistera probablement plus à une redistribution des emplois au sein d’un même secteur plutôt qu’à un transfert de main d’oeuvre intersectoriel. Les travailleurs qui auront le plus de mal à s’adapter seront sans surprise les moins qualifiés, et l’OIT milite déjà pour la création d’emplois décents et durables pour tous. Le traitement des déchets par exemple, s’il est sous-traité aux pays en voix de développement, serait plus juste si les conditions d’hygiène et de sécurité y étaient respectées.

Le recrutement des green collars prend de plus en plus d’ampleur et n’a pas été touché par la crise de l’emploi. Les entreprises font d’ores et déjà face à une importante pénurie de compétences et à un manque de connaissances des problématiques environnementales chez leurs employés. En conséquence, dans un souci d’attirer et de conserver les talents, elles mettent en place des politiques de rémunération attractives, et développent des formations qualifiantes pour pallier à l’insuffisance de l’offre publique. Certaines peuvent compter sur des compétences en interne, facilement transposables aux nouvelles méthodes de production (Siemens, Alstom,…). Quand on sait que 40% des emplois dans le monde se trouvent dans des secteurs fortement producteur de carbone, on imagine aisément le rôle que la formation pourrait avoir.

En Angleterre, le Low Carbon Transition Plan fait office de feuille de route. Même si certains jalousent l’ambition allemande et dénoncent des moyens limités pour atteindre les objectifs de réduction d’émission, le gouvernement prévoit des mesures et des moyens concrets, notamment la création d’une National Skills Academy pour le secteur énergétique. Il invite par ailleurs les entreprises à une gestion plus propre de leurs activités.

Dans les bureaux, la fonction Ressources Humaines pourrait aider à la mise en place d’un environnement et de méthodes de travail plus écologiquement responsables, en favorisant par exemple les économies d’énergie, le télé-travail, le co-voiturage, ou encore le recyclage.

Sources/A lire:
Emplois verts : Pour un travail décent dans un monde durable, à faibles émissions de carbone (rapport de l’OIT)
Emplois verts : faits et chiffres (publication OIT)
Green Jobs and skills (rapport du Environmental Audit Committee)
Report calls on Government to boost green jobs (Parliament.uk)
Green-collar HR: It ain’t easy being green (article de Personneltoday)

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