Les conditions climatiques inhabituelles du mois de Janvier ont eu un impact significatif sur l’économie Londonienne. Après un mois de Décembre particulièrement réussi pour les professionnels de la vente de détail et de la restauration, les chutes de neiges intempestives ont eu pour effet de décourager les acheteurs et les touristes à sortir. Une Livre sterling un peu plus forte et une TVA qui retrouve son niveau d’avant, contribuent à alimenter le catastrophisme de certains acteurs du tourisme (notamment la British Hospitality Association).
Pourtant l’économie anglaise commence à montrer des signes encourageants de reprise. La confiance chez les entreprises et investisseurs gagne du terrain, ce qui devrait favoriser l’emploi. D’après la dernière publication du REC, 90% des entreprises pensent en effet ne pas licencier en 2010, et 20% d’entre elles comptent même embaucher durablement. Les conclusions du Labour Market Outlook publié par le CIPD vont dans le même sens, mais sont plus nuancées. La différence entre le nombre d’entreprises qui envisagent de recruter et celles qui pensent licencier devrait néanmoins rester défavorable à l’emploi pour le prochain trimestre, voir sur l’année.
De l’avis de tous, le secteur public sera le plus durement touché par les destructions d’emploi en 2010, tandis que le privé semble mieux s’en sortir. Certaines entreprises évoquent des délocalisations en Inde et en Europe de L’Est. Le secteur qui devrait le mieux résister sont les services (tourisme, IT, finance). Les chiffres de l’emploi des jeunes sont par ailleurs moins pires que prévu.
L’optimisme des uns contraste avec le pessimisme des autres et il est sans doutes plus sage de faire preuve de prudence par rapport aux interprétations diverses des chiffres du chômage publiés le 17 février par l’Office for National Statistics.
Le taux de chômage reste stable par rapport au dernier trimestre, à 7,8%, soit 2,48 millions de sans emploi. En regardant de plus près on constate cependant une augmentation significative de l’emploi à temps partiel et du self-employment, et une baisse de l’emploi à temps plein. Le chômage de longue durée, supérieur à un an, augmente lui aussi, au même titre que le nombre de bénéficiaires de la jobseeker’s allowance (indemnité chômage).
Cette augmentation de l’emploi vulnérable (au sens du Organisation Internationale du Travail) contribue à une précarisation des travailleurs selon le Trade Union Congress et le CIPD.
En Europe, il y a eu en 2009 12 millions de chômeurs supplémentaires. L‘OIT s’attend à une nouvelle augmentation de 3 millions pour 2010. Le taux de chômage européen est de 8,4% avec un secteur industriel plus sinistré que l’agriculture ou les services. Même si la reprise économique est prévue pour 2010, les destructions d’emploi continueront, à un rythme moins important qu’en 2009.
Le marché de l’emploi restera donc concurrentiel en 2010, et les chercheurs d’emploi devront faire preuve d’autant d’efforts que pendant l’année écoulée.
Sources/A lire :
2010 sera une année exécrable pour le marché de l’emploi des cadres (le Monde)
Part-time workers reach record high during recession, official figures show (Personnel Today)
Information sur le marché du Travail en Angleterre (EURES)
Taux de chômage harmonisés de l’OCDE